La maison est située dans un village classé, à proximité d’un monument classé, la tour; en plein cœur du village, elle forme un des cotés de la place principale, avec les maisons historiques Gentile et Valery. La maison dispose d’une façade avec une grande terrasse donnant sur la mer. Cette terrasse a un coté sud-est et un coté sud-ouest. L’angle formé par ces deux cotés est pointé plein sud vers la pleine mer, évoquant la proue d’un navire car la mer longe les deux cotés, distante d’un mètre environ à la pointe.
Sur un plan architectural, la maison possède des éléments intéressants. Un encadrement de porte d’entrée en pierre de Brando de belle facture et d’une grande finesse de style. Une bordure en relief ceinturant la maison en corniche, en contournant les fenêtres les plus hautes, élément assez rare. Il faut souligner que le tombeau de famille, tout proche, comporte la même bordure, montrant ainsi l’unicité de la propriété. La maison comporte un moulin à huile (franghju), un pressoir à vin (palmentu), une cuisine ancienne, deux fours à pains, un salon aux plafonds peints en trompe-l’œil. Il y a trois caves voûtées dont celle du moulin et une cour intérieure. L’escalier principal est dallé en damier de pierres de Brando bleues et blanches, et comporte des voûtes d’arrêtes.
La maison a aussi un intérêt historique. Construite juste après la destruction d’Erbalunga par la flotte française, ce fut d’abord un petit bâtiment. Les angles du premier bâtiment sont bien visibles ainsi que des pierres de schiste vert qui sont vraisemblablement des pierres de réemploi prises sur les maisons détruites. C’est Rocco NICOLAI qui a acheté ce qui était probablement une ruine et a construit la première maison. Il a épousé Maria Teresa AVOGARI de’ GENTILE, et a ajouté le corps principal. Leur fille Madeleine a épousé Antoine PIETRI, et ce dernier a fait construire la terrasse en 1830. Antoine PIETRI a été aussi Maire de BRANDO et juge de paix. Leur fils Ange-François épousa Jeanne de CARAFFA, fille de Philippe. Antoine commença vers 1860 la construction d’un bâtiment au sud-ouest, où il installa le bureau de poste, étant receveur. Le linteau de la boite aux lettres existe encore. Pendant la première moitié du XXème siècle, la maison se dégrada et l’occupation italienne pendant la deuxième guerre mondiale accentua le processus. La maison était cependant au cœur de la vie du village et des habitants encore vivants se souviennent avoir fait pendant la dernière guerre de l’huile dans le moulin et du vin dans le pressoir.
Enfin il faut dire que de nombreux éléments d’histoires de famille sont attachés à cette maison, et la famille PIETRI ayant des alliances avec de très nombreuses familles du Cap Corse, c’est donc de nombreuses familles d’aujourd’hui qui ont un élément qui les lie à cette maison.